Nda : Né le 25 novembre 1928 à Holly Springs dans le Mississippi, le chanteur-guitariste Jimmy Johnson fait toujours, en 2013, preuve d’une étonnante fraicheur et ne cesse de donner des concerts à travers le monde. Installé à Chicago depuis 1950, il y a vécu toutes les grandes heures du blues local et y a collaboré avec tous les plus grands noms du genre. Trop humble pour revendiquer un quelconque statut de vedette, il a fort à parier que c’est la postérité qui fera de lui une authentique légende de la « Windy City ».
Jimmy, depuis quelques temps, nous avons la chance de pouvoir te voir à nouveau plus souvent dans l’hexagone. Est-ce une chose qui te fait autant plaisir qu’à tes admirateurs français ?
Oui, je suis vraiment fier d’être de retour ici, en France. C’est un pays qui m’a toujours tellement bien reçu. De plus, j’ai toujours été touché par l’attitude des français à mon égard…
Tu ressens donc toujours une grande différence entre le public américain et le public européen…
Le public français respecte vraiment le blues en tant que tel, beaucoup plus que le public américain. Aux USA, les gens peuvent se montrer très éloignés de cette musique.
Tu parviens encore à étonner et à bluffer les gens par ton talent. Continues-tu de travailler ta technique ?
J’espère que les gens estiment toujours que mon style est bon. A titre personnel je ne peux pas me permettre de considérer une telle chose, mais peux simplement te dire que je fais simplement ce que je sais faire de mieux dans la vie.
Où puises-tu ta motivation aujourd’hui ?
En ce qui concerne mes performances scéniques, cela vient bien sûr du public en lui-même.
La scène blues actuelle fait la part belle à des artistes qui n’hésitent pas à mixer cette musique avec d’autres sons (hip-hop, rock…). Que penses-tu de ce phénomène ?
Il m’est toujours difficile de porter un jugement sur quelqu’un d’autre. Je peux simplement te dire qu’il m’arrive de considérer qu’une musique est bonne ou pas. Cependant, il s’agit simplement d’une opinion personnelle. Ce que je recherche dans une musique, c’est son originalité et sa qualité. Je suis également très attentif à la teneur des textes et j’aime quand les chansons évoquent de bonnes histoires. La manière dont elles sont racontées est également très importante à mes yeux. Il faut qu’elles me parlent…
A titre personnel, qu’aimes-tu évoquer dans tes chansons ?
C’est un peu la même chose que ce que je viens de te dire, j’essaye de réunir les mêmes critères. Je cherche avant tout une idée originale afin d’aborder un sujet dont je n’ai pas parlé auparavant. C’est très compliqué, mais je cherche pour y parvenir… Je tiens à produire quelque chose d’original, pas comme le sempiternel « Baby, I love you… » (Jimmy se met à chanter, nda). Cela beaucoup de gens savent le faire...
De quoi es-tu le plus fier depuis le début de ta carrière ?
Je suis simplement fier d’avoir appris à jouer de la guitare et d’avoir reçu une belle voix comme cadeau de Dieu. Je suis donc fier d’être né avec et d’avoir pu la maitriser de la sorte. Tu peux avoir une bonne voix, mais si tu n’arrives pas à la maitriser… le résultat ne peut pas être bon.
Travailles-tu ta voix tous les jours ?
Non pas en particulier, mon travail est plutôt ordinaire dans ce domaine. Bien sûr, il m’arrive d’y penser et dans ces cas-là je chantonne pour m’amuser. De manière plus rare je réalise de vrais exercices afin de faire travailler mes cordes vocales… mais c’est plutôt rare.
A l’occasion de l’édition 2013 du Cognac Blues Passions, tu as pu te produire sur scène avec ta nièce Syleena Johnson. Que cela représente-t-il pour toi ?
C’est très inspirant et c’est quelque chose que j’aime beaucoup car elle partage mon sang. Son père est mon frère (il s’agit du grand chanteur de soul et de blues Syl Johnson, nda) et nous avons toujours été très proches. C’est réellement une joie de partager des choses avec les gens qu’on aime. C’est vraiment formidable pour moi. J’espère pouvoir le faire encore plus souvent !
Quels sont, aujourd’hui, tes rêves ? (rires)
Ce sont décidemment des bonnes questions que tu me poses… même si, en particulier pour celle-ci, il m’est difficile d’y répondre. Quels seraient mes rêves aujourd’hui ? Certainement de pouvoir tenir de la sorte tout le restant de ma vie…
Que vas-tu faire après ce passage en Europe ?
Je vais rentrer chez moi et je vais continuer à beaucoup jouer. Je ne sais plus exactement où je vais me produire mais je peux te dire que je rentrerai le 8 juillet et que j’ai déjà un concert de prévu le 9 (rires) !
Toi qui vis à Chicago et qui a connu toutes les grandes heures de la scène musicale de cette ville, que peux-tu m’en dire aujourd’hui ?
C’est la même que depuis toujours !Elle me manque toujours quand je la quitte mais j’y reviens toujours très vite !Il y a toujours beaucoup de très bons musiciens à Chicago…
Aurais-tu autre chose à ajouter ?
Je n’ai rien de particulier à ajouter sinon que je tiens à te remercier pour ta gentillesse. Enfin merci au blues, tout simplement…
Remerciements : Aurélie Roquet (On The RoaD Again), Fabrice Bessouat, Valérie, Rebecca & Chloé (R&V Hayat Chatelus), l’ensemble du service de presse du Cognac Blues Passions et Bruno Migliano pour les photos.
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